Dirac est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).
C'est une commune résidentielle à proximité d'Angoulême. Ses habitants sont les Diracois et les Diracoises
La commune occupe la partie calcaire crétacée du Bassin aquitain, qui elle-même se partage avec le Jurassique les trois quarts ouest du département de la Charente (Jurassique au nord, Crétacé au sud).
On trouve le Turonien (appelé aussi Angoumien), calcaire à rudistes, qui occupe la moitié de la commune en dessous d'une altitude d'environ 130 m, et le Coniacien, calcaire plus graveleux, au-dessus.
L'Angoumien a été exploité par des carrières de pierre de taille, souterraines ou à ciel ouvert, souvent reconverties en champignonnières ou abandonnées. Dans la commune, on en trouve chez Marty, ou dans les vallées de l'Anguienne et des Eaux-Claires, mais moins que plus en aval.
Ce plateau est toutefois recouvert par endroits de dépôts du Tertiaire, sous forme de sable argileux, galets quartzeux, silex. Ces zones pauvres, situées en hauteur et souvent boisées (pin maritime et châtaignier), sont appelées localement landes ou brandes. Sur la commune, cela concerne une petite zone au centre et une grande au sud-est, couvertes par la forêt de Dirac (à plus de 150 m d'altitude)
Des vestiges d'objets gallo-romains ainsi que des thermes rudimentaires datant du Haut Empire (IIe ou IIIe siècle) ont été trouvés sur la commune14.
Une voie romaine secondaire allant d'Angoulême à Périgueux traversait l'ouest et le sud de la commune par le Lyon, Hurtebise, les Maisons Blanches15.
Vers le XIXe siècle, dans un terrain nommé Terre sarrasineNote 1, on a retrouvé de nombreux cercueils en pierre, et ce terrain était dans la tradition populaire un champ de sépultures à des Sarrasins établis dans le pays, descendants des bandes d'Arabes repoussés en 732 par Charles Martel.
Vers le XIIe siècle, la vallée de l'Anguienne presque tout entière appartenait aux moines de l'abbaye de Saint-Cybard d'Angoulême. La paroisse de Dirac a par la suite relevé de l'évêque d'Angoulême16.
Au Moyen Âge, principalement aux XIIe et XIIIe siècles, Dirac se trouvait sur une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait en Charente par Nanteuil-en-Vallée, Saint-Amant-de-Boixe, Angoulême, Villebois-Lavalette, Gurat et Aubeterre
Un acte de 1572 des terres de l'évêque mentionne un dolmen, la Pierre levade, aujourd'hui disparu18.
L'état des paroisses de 1686 précise que l'évêque d'Angoulême est le seigneur de cette paroisse de 139 feux dont la terre ne produit que peu de grain19.
Le château féodal de Dirac, dont il reste des oubliettes creusées dans le roc et deux tours, appartenait à l'une des plus vieilles et illustres familles de l'Angoumois, les Tison d'Argence. Au XIIIe siècle, les Tison reconnaissaient à l'évêque le droit d'y séjourner lorsqu'il le requérait, « ami ou ennemi, en paix ou en guerre ».
L'évêque était aussi suzerain d'autres fiefs dans la paroisse, comme PuydonantNote 2. Lorsque l'évêque donnait sa première messe à la cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, lors du festin qui s'ensuivait, le seigneur de Puydonant devait fournir trois cuves, deux pour le vin qu'il prenait dans les caves de l'évêché, une pour l'eau, et devait surveiller que les invités ne manquent ni de vin ni d'eau pendant la durée du repas. À la fin, le restant lui appartenait. De plus, les Tison d'Argence devaient offrir le repas, découper le premier plat et le présenter à l'évêque lors de cette installation
L'évêque partageait aussi avec les seigneurs d'Argence le revenu sur les foires et la halle de Dirac
Au début du XXe siècle, l'industrie dans la commune était encore représentée par quelques tuileries et moulins à eau (moulin Barré, Combe-Loup)