Cubzac-les-Ponts est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Gironde, en région Nouvelle-Aquitaine
À Cubzac-les-Ponts, des traces très anciennes ont été retrouvées et témoignent d'un habitat du Néolithique. Le territoire aurait été occupé dès le VIe siècle avant Jésus-Christ par une tribu de Bituriges Vivisques. Le plateau de Cubzac était un site naturel difficile d'accès sur lequel se sont probablement construit des habitats fortifiés. Des recherches y ont mis en évidence l'existence de structures funéraires pouvant dater de la protohistoire tant par des vestiges archéologiques5 que par des découvertes fortuites6.
L'habitat proprement dit de Cubzac, éloigné d'environ 800 mètres de ce plateau fortifié, s'étendait d'abord sur un second plateau, plus en longueur, qui forme un petit coteau orienté Sud, depuis longtemps recouvert de vignes, qui domine la vallée de la Dordogne. C'est là que se trouvent le village ancien et l'église actuelle. C'est à cet endroit aussi qu'on été découvertes, dans les années 1980, des traces tangibles d'habitat du haut Moyen Âge, notamment par des sépultures (nombreuses tombes en pleine terre et, à environ trois mètres, plusieurs cuves taillées dans du calcaire avec coussin de tête au plat et couvercle en bâtière, orientation est-ouest) mises au jour lors d'un sondage archéologique réalisé sur l'emplacement de l'ancien cimetière. Il en a été déduit qu'il était autrefois situé au pied de l'église actuelle, elle-même probablement construite sur un édifice plus ancien encore7. C'est au cours de ce sondage qu'avait été mis au jour un exceptionnel anneau d'or paléochrétien, en jonc, frappé d'un emblème en creux « au poisson », dont la découverte a été publiée en son temps8. Cela témoigne d'une occupation bien ancrée, et sans doute organisée, sur le site dans le Haut Moyen Age. En 1249, Simon V de Montfort fait ériger une gigantesque place forte juste à côté, sur le très étendu plateau de Cubzac, pour le compte du roi d'Angleterre qui le charge de la gestion de ses terres en Aquitaine. En 1341, la seigneurie est érigée en châtellenie et donnée par le roi Édouard III d'Angleterre à l'un se ses vassaux en France9, Bérard III d'Albret10.
La fin de la période médiévale est caractéristique de l'abandon des lieux fortifiés au bénéfice des lieux de gestion, qui privilégient les revenus, les échanges et l'économie. La forteresse anglaise de Cubzac, qui n'avait plus d'utilité après que la victoire de Castillon ait permis à la France de recouvrer l'ensemble du royaume, périclita. La seigneurie se transmit, puis son siège se déplaça à la maison noble du Bouilh, située tout près de Saint André, dont le développement économique était fondé sur une tout autre problématique, plus adaptée aux temps qui s'annonçaient. Alors que Cubzac perdait de son influence, Saint André augmentait considérablement la sienne11.
À la Révolution, la paroisse Saint-Julien de Cubzac, autour de son église, forme la commune de Cubzac. En 1885, la commune de Cubzac devient Cubzac-les-Ponts12.
L'habitat de Cubzac est indissociable de son petit port sur la Dordogne. Il est possible que, dès l’époque romaine Cubzac, où avait été construite une importante villa, ait peut-être été un lieu de « surveillance » du passage de la Dordogne, si l'on tient compte de la proximité du chemin de la vie, voie romaine construite avec soin, dont le parcours est archéologiquement attesté13. Ce passage de Cubzac, parmi d'autres qui existaient, n'a jamais cessé, l'endroit devenant progressivement un petit port pour les barques de pêche ou celles assurant du commerce de proximité dans la région. Le port de Cubzac est mentionné dans les actes en tant que tel, c'est-à-dire une dépendance seigneuriale ouvrant droit à revenus, en 128914. Le passage entre la rive droite de la Dordogne et l'Entre-deux-Mers était ainsi assuré de plusieurs manières, et s'est développé avec le perfectionnement des bateaux. Avec des embarcations plus fiables il était possible de rejoindre directement Bordeaux, par le Bec d'Ambès et de remonter ensuite la Garonne. Pour assurer la traversée de la rivière à Cubzac, au cours des siècles, de nombreux dispositifs ont été essayés : ponts de bateaux, bateaux à voile, bacs à manège et à vapeur. Mais les périls étaient toujours nombreux en raison de la dangerosité de la Dordogne dans cette zone, comme l'indiquent les sources15.
De 1839 à 1869 avait été construit un pont suspendu permettant le passage d'une rive à l'autre. L'ouvrage était remarquable pour l'époque, mais il avait été endommagé par une forte tempête en mars 1869, et pour éviter qu'il ne s'écroule et fasse des victimes, il fut décidé d'en stopper l'accès. Un projet de rénovation vit le jour. il fut décidé de conserver les structures principales de ce pont, et d'ériger une armature métallique abritant la voie de circulation. Les ateliers Eiffel, qui avaient déjà assuré la construction de la très importante passerelle des voies ferrées de la gare Saint-Jean à Bordeaux, remportent le marché en 1879, et les travaux dureront deux ans (1879-1880). Le nouveau pont, rebaptisé « pont Eiffel » du nom de son concepteur devenu célèbre depuis pour d'autres réalisations, a longtemps fait l'admiration des ingénieurs.